Le cinéaste londonien tente un collage entre comédie d’action et « heroic fantasy » qui s’avère
L’avis du « Monde » – on peut éviter
En découvrant cette remise à jour de la légende arthurienne, on se
disait que ce gros film ne se distinguait du tout-venant de la
production hollywoodienne destinée aux adolescents que par son
nationalisme anglais, en phase avec les récents choix de l’électorat
britannique. On peut même créditer Guy Ritchie, le réalisateur et
coscénariste, d’une certaine prescience, puisque Le Roi Arthur a
été tourné il y a deux ans. Depuis, le studio qui l’a produit (Warner
Bros) tente à coups de journées de tournage supplémentaires, d’effets
spéciaux numériques et de montages successifs, de surmonter les
résultats catastrophiques des projections tests organisées aux
Etats-Unis.Le film a coûté 170 millions de dollars, il n’en a rapporté que 14 millions pendant ses trois premiers jours d’exploitation Ce week-end, le film a confirmé ces sombres présages et a conquis le titre peu envié de premier accident industriel hollywoodien de l’été. Selon la presse professionnelle californienne, le film a coûté 170 millions de dollars, il n’en a rapporté que 14 millions pendant ses trois premiers jours d’exploitation. A l’intérêt géopolitique s’ajoute un cas d’école d’économie du cinéma. Quant aux raisons habituelles d’aller en salle – mettre ses yeux dans un autre regard, avoir peur, aimer… –, mieux vaut les oublier.
Quand on pense que des générations de trouvères, de dramaturges, de librettistes, de romanciers et de scénaristes se sont évertuées à cultiver le mythe arthurien, et voilà que Guy Ritchie l’affuble du sort de Simba, le roi lion. Uther Pendragon (Eric Bana) est assassiné par son félon de frère Vortigern (Jude Law) ; son fils Arthur s’échappe et trouve une famille d’adoption. Une bande de ruffians et de prostituées londoniens tiendra ici lieu de phacochère et de suricate. Là, le jeune Arthur deviendra un homme, un vrai, qui sait protéger les filles des clients brutaux et racketter les commerçants du quartier. Ce gangster...